La commune de Paris de 1871 a suscité une résonance extraordinaire dans la presse écrite ainsi que dans les photographies illustratives dans la presse. Le règlement de compte journalistique avec les communards commencait avec la reconquete de Paris par les troupes du maréshal Mac-Mahon.
Ce n´était d´ailleur non seulement la densité des publications qui augmentait fin mai 1871 : le fracas des chassepots des pelotons d´exécution résonnait dans la presse conservatrice. Le massacre au hasard des communards a été accompagné d´un discours journalistique en mots et images non moins violents. Baionette, plume et crayon formaient une alliance désastreuse qu´on n´avait pas connu auparavent : La commune de Paris – une heure décisive pour le journalisme ?
La ligne balayer avec une main de fer, comme la presse écrite et photographique lui avait demandé. Pendant ce règlement de compte (journalistique), le terme contemporain de anti-communardiste s´établissait, souvent dans un contexte anti-communardiste.
Ceci est bien connu. Par contre, ce qui n´était pas autant soulevé par les chercheurs était le silence dans les cries, ordonné par l´état (dans la commune) juste après la semaine sanglante. Le silence comme stratégie ? Je ne pense pas au lois de presse restrictives de l´été 1871 ou au décret de Ladmiraults, du gouverneur général de Paris, d´interdir la vente, l´exposition et le colportage de dessins, photographies ou emblèmes qu´il pensait mettre en danger la paix publique. Je pense plutot à quelques aspects dans lesquels on peux percevoir la stratégie du vouloir oublier. Je ne veux seulement en mentioner quatre que j´ai remarqués pendant que je me suis occupé avec le journalisme photographique de la commune de Paris, pendant mon observation des sources et pendant mes promenades sur le cimetière Père-Lachaise.
1. Comment est-ce qu´on se souvient des morts, de Monsignore Darboy par exemple, l´archeveque de Paris ou des dominicains d´Arcueil ? A coté de la question délicate s´il s´agissait ici de victimes ou d´otages, l´Assemblée nationale discutait déjà début juin 1871 très controversé sur la question d´une mémoire digne de ces morts. Dignité et raison d´ètat semblait s´opposer dans cette question. Choisir un kenotaph, ou est-ce qu´un mémorial suffisait ? La proposition du député conservateur (modéré), du Compte Louis de Melun s´imposait finalement. Il favorisait un simple mémorial parce qu´il ne croyait pas qu´un monument soit nécessaire pour perpétuer un si douloureux souvenir.
2. Le 9 décembre 1871, la commission des pétitions débattait d´une demande d´un Monsieur Leclerc de Rouen. Il proposait une medaille commémorative pour les participants des combats (dans Paris) qu´il croyait braves défenseurs de l´ordre social. La commission réfusait cette demande ainsi qu´une pétition similaire déposée une demie-année avant : deux officiers des lignes avaient proposés de donner une médaille pour les volontaires qui avaient combattus avec la ligne pendant la guerre de 1870/71 et ensuite pendant la pacification de la capitale. Ecoutons la raison pour le refus de cette pétition : “Mais est-ce bien le moment, après tous nos malheurs, de venir créer une médaille destinée à perpéuer le souvenir de cette guerre néfaste ?”
3. La tombe imposante des généraux Lecomte et Clément Thomas, tués le 18 mars 1871, se trouve dans l´avenue Thirion, donc dans une des achses principales du cimetière Père-Lachaise. La biographie et la carrière sont mentionnées sur la pierre tombale. Par contre on y trouve pas de traces de leur décès peu naturel. L´allégorie qui orne la double tombe est d´autant plus révélateur : la figure féminine en costume franconien écrase un serpent connu par les iconographes de l´époque en tant que Hydra de l´anarchie.
4. La Petite Presse, toujours à l´écoute du pouvoir, faisait repasser les actes héroiques du nouveau président Mac-Mahon lors du changement du gouvernement le 27 mai 1873. On n´oubliait pas un détail de sa vie de soldat dans le Second Empire jusqu´à Sedan. Ici le texte s´arrete brusquement. La justification est intéressante: “Le reste de la campagne de 1870 et les opérations du maréchal autour de Paris en 1871 sont trop connus pour que nous jugions à propos de les rappeler.”
Pas de médaille pour les héros, une plaque commérorative discrète au lieu d´une tombe fastueuse - en tout cas pas de tombe avec une indignation à la commune - le role de l´état dans la soumission de la commune, le lien entre les responsables comme Mac-Mahon et la commune sont passés sous silence. Pendant les premières années de la troisième République, entre 1871 et 1873, non seulement la commune, mais aussi le role de l´état et de l´armée dans la soumission de l´insurrection ont éte mis sous un “damnatio memoriae”.
Selon les chercheurs, le silence est un indice pour leur supposition que le discours contre la commune a été avant tout légitimatrice pour stabiliser le nouveau pouvoir. Le nouveau gouvernement était bien conscient du fait que par son comportement avec l´histoire récente le nouveau système était considéré en tant qu´illégitime par une partie de la population. Au moins la facon comment le nouvel ordre a été établi était considéré comme inadéquate.
Ni le silence bien intentionel, ni les vagues promesses, ni la passivité des conservateurs ont finalement réussi à détruire le souvenir de la commune. Le débat sur l´amnestie de 1880 ou le fait que certaines places et rues dans Paris ont été rebaptisés récemment le montre clairement.
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